L'évolution du droit de la famille au xx
« La loi du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux apparaît comme une réponse que le droit français a entendu donner à des transformations économiques, sociales, psychologiques, dont la réalité, sinon l’ampleur réelle, n’était guère niable. » Jean Carbonnier dans cette phrase extraite des Essais sur les Lois, de 1995 présente la nécessité qu’il y avait à faire évoluer les régimes matrimoniaux, et le droit de la famille dans son ensemble au 20ème siècle.
Le droit de la famille s’intéresse aux relations personnelles et pécuniaires qui se nouent entre les membres de la famille, ainsi qu’aux modes d’établissement et de dissolution des liens familiaux. Au cours du temps il a profondément évolué dans son ensemble. Dans l’ancien régime le droit de la famille était celui hérité du droit romain, la famille était fondée sur le mariage sacramentel, et le pater familias seul détenteur de l’autorité. La Révolution va bouleverser ce droit avec notamment la laïcisation du mariage, et la mise en avant de l’égalité et de la liberté. Le Code Napoléon en voulant promouvoir la famille légitime, a restreint une partie des acquis la Révolution. On remarque donc que le droit de la famille est un droit très lié aux bouleversements sociologiques et à l’évolution des mœurs. Le droit de la famille d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui de 1804. Le 20ème siècle, notamment à partir des années 1960 va être le théâtre de grands changements. Pour la première fois on fait appel à la sociologie lors des travaux législatifs, et ce à la demande du Garde des Sceaux, Jean Foyer. L’un des principaux initiateurs de ce nouveau droit de la famille va être Jean Carbonnier, qui sera à l’origine de pas moins de neuf lois. Il a longtemps dominé la pensée juridique française, notamment grâce à sa maitrise technique et ensuite parce qu’il avait une pensée à la fois dans le droit et en dehors du droit, notamment