L art des tranchées
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L’artisanat de tranchée, appelé aussi « Art du Poilu » ou « Art des tranchées » – Trench Art par les anglophones se développe dans les tranchées de la guerre de 1914-1918, des soldats ont développé d’étonnants savoir-faire pour fabriquer des objets à partir de vestiges de la guerre tels que des balles et des douilles d’obus jetées. Cette production était un passe-temps populaire et beaucoup de spécimens ont survécu à la guerre. Les soldats de toutes les puissances combattantes, contraints à l’inaction et à l’immobilité de la guerre de tranchées, disposaient de quantités importantes de métaux, provenant des douilles des munitions tirées sur l’ennemi. La consommation d’obus de 75 mm est démesurée : 3,75 millions sont tirés lors du seul mois de mars 1916 dans le secteur de Verdun. Fin 1916, plus de 60 millions d’obus auront été tirés1.
Des soldats créaient des œuvres d’art des tranchées au front et derrière les lignes. Des civils déplacés augmentaient souvent leurs maigres revenus en sculptant et en vendant de des œuvres. Comme il était illégal de se servir de biens de l’État à des fins personnelles, de nombreux artistes des tranchées ne signaient pas leurs œuvres, et une grande partie de cet art est donc anonyme.
L’évolution chronologique à son importance car aux premiers temps des combats, les soldats se fabriquent surtout les objets qui leur manquent. Avec les douilles d’obus en laiton, ils élaborent des bouillottes, des moulins à café. Une pelle percée d’un trou devient un masque de protection pour l’observation des lignes ennemies.
Moulins à café
Bouillotte
C’est seulement lorsque la guerre de position s’installe qu’apparaît, paradoxalement, une recherche d’esthétique ou de fantaisie. Les douilles d’obus deviennent des vases, parfois ornés de motifs caractéristiques du style art nouveau.
Les soldats fabriquent, pour eux-mêmes ou pour les vendre à leurs camarades, des petits cadeaux à rapporter à la