L Astree Roman Baroque1
L’Astrée, roman baroque : lecture de la première partie de L’Astrée
Par Marie-Claude Mioche.
Cette séquence, destinée à une classe de première, correspond à l’objet d’étude : « Un mouvement littéraire et artistique européen entre le XVIe et le XVIIe siècle » : le baroque.
Introduction
Lieu de contradictions et d’assemblages insolites, L’Astrée puise sa source dans le genre pastoral, dans le roman héroïque, dans la culture humaniste de l’auteur et dans sa vie. Œuvre somme et œuvre source, « étroit goulet par où tout l’ancien se déverse, se reverse dans tout le moderne » [1], L’Astrée est à plus d’un titre un roman baroque.
Honoré d’Urfé entreprit la rédaction de L’Astrée en 1580 et la poursuivit jusqu’à sa mort en
1626. Balthazar Baro, son secrétaire, lui donna une fin, publiée en 1628. Ce roman s’inscrit donc dans la période baroque. Contemporain du climat d’incertitudes politiques et d’inquiétudes métaphysiques qui caractérisent cette période, il peut être lu comme une traduction ou une compensation du sentiment d’instabilité et de mobilité permanentes qui hante alors les consciences.
L’ensemble de L’Astrée, « roman des romans » (5 parties de 12 livres chacune, 5 000 pages,
293 personnages et 40 histoires), est incompatible avec un travail scolaire. Il faut aussi prendre en compte les obstacles linguistiques et culturels.
On peut cependant, au travers d’une lecture de la première partie, montrer le caractère érudit, ludique et novateur de L’Astrée qui séduisit un large public européen et constitua un manuel de civilité pour la préciosité et une référence pour la peinture des sentiments et du paysage. La dernière édition complète de L’Astrée est celle de Vaganay (1922).
Il n’y a pas encore d’édition critique [2].
L’édition Jean Lafond (Paris, Gallimard, coll. « Folio Classique », 1984 ; 2de édition, poche,
2007) contient in extenso les livres 1 et 12 de la première partie et des résumés explicites : il sert de support à la séquence.
Le texte complet de la