L histoire selon lucien de samosate
« … L’unique devoir de l’historien, c’est de dire ce qui s’est fait. (…) Tel est, je le répète, l’unique devoir de l’historien : ne sacrifier qu’à la vérité, quand on se mêle d’écrire l’histoire, et négliger tout le reste ; en un mot, la seule règle, l’exacte mesure, c’est de n’avoir pas égard seulement à ceux qui l’entendent, mais à ceux qui, plus tard, liront ses écrits.
(…) Ainsi l’historien doit être exempt de crainte, incorruptible, indépendant, ami de la franchise et de la vérité (…) ne donnant rien à la haine, ni à l’amitié, n’épargnant personne par pitié, par honte ou par respect, juge impartial (…), étranger dans ses ouvrages, sans pays, sans lois, sans prince, ne s’inquiétant pas de ce que dira tel ou tel, mais racontant ce qui s’est fait.
(…) De là, il conclut que l’utilité doit être le but que se propose tout homme sensé en écrivant l’histoire, afin, que si, par la suite, il arrive des événements semblables, on voit, en jetant les yeux sur ce qui a été écrit, ce qu’il est utile de faire. ».
Lucien de Samosate, « Comment il faut écrire l’histoire », in Les sciences historiques de l’Antiquité à nos jours, Larousse, Paris, 1994, pp. 38-44.
Questions. 1. Quelle est la nature du document. 2. Donnez un titre au texte. 3. Quelle est l’utilité de l’histoire selon l’auteur ? 4. Quelles sont les critères exigés de l’historien ? 5. Traduisez le deuxième paragraphe vers l’arabe.
Lucien de Samosate, en grec ancien Λουκιανός / Loukianós (v. 120–mort après 180) était un rhéteur et satiriste de Syrie qui écrivait en grec, dans un style néo-attique. Il naquit à Samosate, dans l'ancienne Syrie, et mourut en Égypte. Il fut sculpteur puis avocat et voyagea dans tout l'Empire romain. Ses parents le destinaient à la profession de sculpteur il abandonna le maître à qui on l'avait confié, frère de sa mère, dès la première leçon. Il s'adonna tout entier à l'étude des belles-lettres, et il fut bientôt