L Honn Te Homme Du 17e S
Le courtisan du XVIIe siècle doit vivre selon l’idéal de l’honnête homme. Façonné par les salons parisiens, l’ambiance de la cour et la littérature du temps, cet idéal est celui d’un homme qui vit à la cour : il renvoie à un comportement social. Il ne faut cependant pas oublier qu’il s’agit d’un idéal : la peinture qui en sera faite ici n’est pas la description d’un homme qui existe vraiment au XVIIe siècle, mais d’un homme que tous voudraient pouvoir devenir.
L’honnête homme est souvent noble. S’il ne l’est pas, il doit avoir les qualités de la noblesse et assez de mérite personnel pour aspirer à faire partie de cette classe. C’est un homme du monde, qui ne travaille pas. Il cherche à plaire, à briller en société. Ce sont ses manières raffinées et sa mise élégante que l’on remarque d’abord et qui font qu’on lui accorde un peu d’attention. C’est alors qu’il doit séduire, être agréable, en montrant qu’il cultive l’art de la conversation – non pas qu’il cherche à se mettre en valeur à tout prix, il laisse plutôt la parole à son interlocuteur, dont il souligne la justesse des idées ou l’à-propos d’une formule. Il montre ainsi non seulement son ouverture, mais son altruisme, sa capacité à dominer son amour-propre. De toute façon, la cour n’est pas l’endroit pour exposer ses sentiments : il convient d’y toujours présenter un visage détendu et souriant, jamais sa mauvaise humeur ou son irritation. En somme, l’honnête homme paraît bien, il est beau, charmant et charismatique.
Pour plaire et briller en société, il faut, bien sûr, avoir une grande capacité d’adaptation. C’est la seule façon de faire bonne figure dans tous les milieux et dans toutes les circonstances. L’honnête homme n’aura pas la même attitude devant un cardinal, un marquis ou une jeune fille et n’abordera pas avec eux les mêmes sujets de conversation : au cardinal, il parlera de théologie, au marquis, il posera des questions sur sa dernière campagne militaire et tiendra des