l'équipage
Sujet : Quelle vision de la guerre se dégage de ce roman ?
Publié en 1923, cinq ans après l’armistice du 11 novembre 1918, qui met un terme à la Première Guerre mondiale,
L’Equipage est le premier grand roman de Joseph Kessel, écrivain aux multiples visages et témoin de son siècle. Lui-même engagé dans l’aviation pendant la guerre de 14-18, on retrouve dans l’œuvre le conflit en toile de fond. Mais quelle vision de la guerre se dégage de ce roman ?
Tout d’abord, L’Equipage offre au lecteur une vision réaliste de la guerre et donne au roman une valeur de documentaire ou de témoignage, en particulier sur la vie des aviateurs, en 1918, dans la région de la Marne, comme en témoignent les multiples références aux lieux qui ancrent l’action dans la réalité : « Château-Thierry », « Reims », « Jonchery » ou encore « la cote 108 » restée célèbre pour une bataille meurtrière du Chemin des Dames en 1917. Ainsi, en s’appuyant sur ses souvenirs et son expérience personnelle de pilote, Kessel raconte la vie quotidienne d’une escadrille, au sol, dans l’attente d’une mission, comme dans les airs, au moment des attaques sur le front. En effet, on retrouve par exemple de nombreuses informations sur les lieux de vie des pilotes (les hangars, le mess, les pistes), sur les appareils de guerre français ou allemands, ou encore sur les relations qui liaient le pilote et son observateur, notamment à travers le binôme Herbillon / Maury. Aussi, l’aspect réaliste dans le traitement de cette guerre est marqué par les descriptions précises de la hiérarchie militaire : les soldats et les sous-officiers manifestent leur hostilité aux officiers, de la même manière que les pilotes aguerris refusent d’être commandés par des gradés moins expérimentés, comme le souligne la réaction du sous-lieutenant Deschamps qui s’exclame au sujet de Maury : « c’est honteux. Il sort de l’école et parce qu’il a deux ficelles, on le met