L'évolution des pouvoirs du président de la République depuis 1958
La Constitution de 1958, qui définit les différentes institutions composant l’État et qui organise leurs relations, a mis en place un régime parlementaire. La Ve République est ainsi un régime reposant sur la collaboration et la dépendance réciproque des pouvoirs publics, le gouvernement étant responsable devant un parlement détenant le pouvoir législatif et pouvant être dissous. Le parlementarisme se caractérise ainsi par une séparation souple des pouvoirs.
Le président de la République est la première institution décrite par la Constitution. Michel Debré décrit le chef d’État comme étant la véritable « clé de voute » des institutions, occupant une place de premier rang au sein de la Ve République. En effet, celui-ci représente symboliquement la permanence et la légitimité de l’État. Il tient un rôle d’arbitre au-dessus des contingences politiques. Il est le garant de la Constitution, en charge de faire respecter l’intégrité et la continuité de l’État. Il protège l’indépendance de l’autorité judiciaire, et veille au respect des engagements internationaux. Le président de la République est ainsi une figure forte incarnant la stabilité du régime.
Toutefois, le président de la République fait partie d’un pouvoir exécutif bicéphale, où le gouvernement, présidé par le Premier ministre, occupe une place essentielle. Le gouvernement intervient dans la gestion quotidienne des affaires politiques de l’État. Selon l’article 20, il « détermine et conduit la politique de la nation ». Ainsi, le chef d’État partage certaines de ses prérogatives avec le gouvernement, et doit dans ce cas obtenir un contreseing ministériel pour pouvoir faire appliquer ses décisions. Le président de la République ne dispose donc pas d’un pouvoir discrétionnaire dans tous les domaines, et doit parvenir