L'évolution du pouvoir normatif de l'empereur
De la bataille acharnée entre Marc Antoine et Octave pour le contrôle du pouvoir, c’est ce dernier qui sort vainqueur, se faisant attribuer par le Sénat en 27 avant Jésus Christ le titre d’August, c’est-à-dire celui qui est porteur d’auctoritas. Cet évènement marque la fin de la République et le début de l’Empire. Cependant, le pouvoir de l’empereur ne s’affirme pas immédiatement, certaines coutumes et institutions de la République survivant à la chute de cette dernière durant le Principat. Malgré cela, les prémices d’un pouvoir absolu apparaissent déjà et finiront par s’imposer sous le Dominat, avec un héritage majeur, celui de la codification.
Comment évolue le pouvoir normatif de l’empereur de l’avènement de l’Empire à sa chute ?
Si l’esprit de la République parait survivre sous le Principat (I), l’absolutisme monarchique aura raison de lui sous le Dominat (II)
I. La loi sous le Principat
La période du Principat se caractérise, non pas par une rupture brutale avec le régime républicain (A), mais par une évolution progressive vers la toute puissance impériale (B).
A. Le maintien de la fiction républicaine
Les premiers empereurs sous le principat, notamment Octave, sous obsédés par le respect du droit et n’osent pas se détacher de manière trop marquée de la République qui est donc théoriquement maintenue pendant les premiers temps. Mais en réalité, le pouvoir est déjà monarchique : bien qu’on soit censé être toujours en République, il n’y a aucune légitimité à être empereur d’où une indéniable fragilité de cette illusion républicaine. Octave détient le titre de princeps, ce qui signifie qu’il est le premier des citoyens mais cependant un citoyen tout de même, il doit donc respecter la légalité. Octave agit comme s’il ne voulait pas du pouvoir : suite à la victoire d’Actium, il rend le consulat bien qu’il garde l’impérium, la puissance tribunicienne et s’attribue l’auctoritas,