Le concept de bonne gouvernance dans les politiques de développement des institutions de Bretten Woods et de l'Union Européenne
Soumis par Sophie Chevallier le 01/12/2011
La bonne gouvernance dans les politiques de développement des organisations internationales peut trouver une définition commune dans celle du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui conçoit la bonne gouvernance «comme le remodelage des politiques de gestions publiques en vue de faire face au défi de développement»[1]. Mais dans les politiques de développement des organisations internationales, la « bonne gouvernance » a des contenus bien différents selon les acteurs en présence. L'origine et l'évolution historique du concept de bonne gouvernance permet de comprendre les objectifs de ce concept qui s'inscrit dans des politiques néolibérales.
La bonne gouvernance se fondant sur les principes démocratiques et sur le respect des droits de l'homme n'est elle pas incompatible avec l'objectif de l'ouverture des marchés dans les politiques de développement des organisations internationales?
Le concept de bonne gouvernance tire son origine des institutions financières. Dans le contexte d’une économie internationale d’endettement dans les années 70, le FMI et la Banque Mondiale sont intervenus dans la détermination des politiques des pays endettés, notamment au travers des programmes d’ajustement structurel (programmes de réformes économiques). La Banque Mondiale prônait l'État minimum. Mais au vu des nombreuses critiques et de l’inefficacité de ces programmes, la Banque Mondiale change de discours et prône alors l'État au service du marché. La notion de bonne gouvernance fait alors son apparition dans la publication par la Banque Mondiale du rapport sur l’Afrique Sub-saharienne[2] en 1989. Dans ce bilan, la Banque Mondiale justifie l’impossibilité d’application de son programme d’ajustement structurel, par le manque de bonne gouvernance des pays concernés. L’appareil étatique