L’erreur en eps
Préambule
Accompagnée d’une empreinte morale faisant d’elle une faute, l’erreur a longtemps été perçue négativement à l’intérieur de l’institution scolaire : faire des erreurs, c’était « ne pas faire attention », « ne pas apprendre ses leçons », voire « faire n’importe quoi ». Mais depuis les travaux d’épistémologie des sciences de
Gaston Bachelard montrant, avec la notion d’obstacle épistémologique, que le traitement de l’erreur est le passage obligé de la connaissance, la perception de l’erreur au sein de l’école a changé. Aujourd’hui, certains chercheurs, à l’instar de Jean-Pierre Astolfi, prétendent même que l’erreur est « un outil pour enseigner »
(L’erreur, un outil pour enseigner, ESF, Paris, 1997). Quel statut, quelle place, quelles fonctions possède l’erreur en éducation physique et sportive ?
Définition des concepts clés
D’une façon générale, l’erreur est « une réponse non conforme à ce qui est attendu et donné comme vrai » (Dictionnaire de pédagogie, Bordas, Paris, 2000). En éducation physique et sportive, l’erreur est synonyme de non réussite de la tâche motrice, c’est à dire de non respect de son critère de réussite. L’erreur est à différencier de la faute, qui nous l’avons évoqué possède une connotation morale, et de l’échec, qui traduit un état beaucoup plus stable et permanent, supposant donc un caractère de gravité beaucoup plus marqué.
L’erreur peut concerner l’élève et/ou l’enseignant, mais nous restreindrons notre réflexion autour de l’erreur de l’apprenant. Questionnement
Quel est le statut de l’erreur ? Quelles sont les vertus de l’erreur ? Quels sont ces maux ? En quoi l’erreur est-elle souvent un passage obligé pour apprendre et pour apprendre à apprendre? Pourquoi l’erreur de l’apprenant profite-t-elle à la fois à l’élève qui apprend et à l’enseignant qui enseigne ? En quoi l’erreur répétée conduit-elle à l’échec ? Quelles conditions, inspirant les interventions de l’enseignant, font de l’erreur