L’improvisation musicale et la transe
Actrice de l’action culturelle dans le domaine de la musique depuis une dizaine d’année, j’ai découvert le free jazz et les musiques improvisées très récemment. Parallèlement à mes projets de terrains, mes préoccupations spirituelles se tournaient simultanément vers l’ésotérisme et l’hypnothérapie. C’est ainsi que tout naturellement je me suis intéressée aux états modifiés de consciences (EMC) et ai été amenée à lire le livre de Georges Lapassade La Transe traitant des états modifiés de conscience.
Au détour d’un concert de musique improvisée, de dessins dans un carnet, m’est venue une idée : faire le lien entre cette pratique musicale et ces EMC dont Lapassade parlait. Cette intuition m’a été confirmée en assistant au cours de Marc Chemiller dans lequel intervenait Gilbert Rouget, auteur d’un ouvrage de référence intitulé La musique et la transe. De son propos ressortait notamment l’idée que la répétition n’était peut-être pas indispensable à la mise en transe. D’un autre côté Bernard Lubat, figure clé de l’improvisation musicale française, semble apprécier les métaphores concernant la transe dans sa pratique de l’improvisation. On voit que les rapports qu’entretient la musique avec la transe ou les états modifiés de conscience sont un sujet où se manifestent des points de vue très variés.
Mais alors, les musiques improvisées peuvent-elles participer à développer ces états ? Peut-on parler de transe dans ces pratiques musicales au sens où l’ont étudié les anthropologues ? L’hypnose se rapproche-t-elle de la transe ? Quelles sont leurs caractéristiques précises en tant qu’EMC ?
Le free jazz et l’improvisation musicale libre sont parfois difficile à écouter pour des oreilles profanes. Ces approches musicales peuvent-elles, elles aussi, comme nombre d’autres