L’échec de justine par maurice schuhmann
Bonsoir, 1. C’est avec le passage, que Mademoiselle a lu pour nous, que le Marquis de Sade a commencé son récit Les Infortunes de la vertu - mieux connu sous le titre Justine. J’ai choisi ce texte parce qu’il texte marque et signifie la naissance de l’auteur libertin, le Marquis de Sade - c'est ainsi que nous le connaissons, le désignons et que l’aimons. Justine constitue une tentative du Marquis de Sade pour présenter une preuve littéraire de la non-existence de Dieu. 2. Sade a en écrit la première version en 1787, lors de son emprisonnement à Vincennes, entre le 23 juin et le 8 juillet. Elle a alors été conçue comme une contribution à son livre Les Crimes de l’amour, qu’il a publié sous son nom - ses autres livres ont été publiés anonymement. Cette version a été imprimée pour la première fois en 1930 par l’auteur français Maurice Heine - avec une préface de Jean Paulhan, membre de l’Académie Française. Elle est moins cruelle que les autres deux versions rédigées en 1791 et en 1797. 3. Jean Paulhan a soutenu que Sade a aimé Justine, la protagoniste éponyme - plus que tous les autres personnages, à commencer par sa sœur Juliette. Justine est la personnification du Bien mais elle sert aussi de faire-valoir aux libertins imaginés par Sade. L’entêtement et le comportement de ceux-ci correspondent partiellement à l’attitude de Sade lui-même : « Mais la philosophie, Justine, n’est point l’art de consoler les faibles ; elle n’a d’autre but que de donner de la justesse à l’esprit et d’en déraciner les préjugés. » C’est ce que Sade confie à Rodin dans la troisième version de Justine (La Nouvelle Justine). Comme Friedrich Nietzsche l’a fait dans Le Crépuscule des idoles (Götzendämmerung), Sade a philosophé avec un marteau et il a détruit les chimères qui oppressaient sa liberté - la religion et la morale. Sa philosophie s’inscrit dans la tradition des Lumières. Aussi utilise-t-il les instruments philosophiques pour se libérer