L’économie mondiale à l’aube des années 1970
Le Japon, «Troisième Grand».
Le 15 Août 1945, neuf jours après Hiroshima, les Japonais entendent pour la première fois à la radio la voix de leur souverain, l’empereur Hiro-Hito, qui annonce sa décision de «mettre un terme à la situation présente» et leur demande «d’accepter l’inacceptable» : la capitulation du Japon. Après sa capitulation, le 2 septembre 1945, le Japon est occupé par l’armée américaine. Le bilan de la guerre est particulièrement lourd sur tout les plans : démographique, matériel et moral. Toutefois, à la faveur de la guerre froide et du renversement de la politique américaine à l’égard du Japon, c’est bientôt un véritable «miracle économique» qui s’accomplit. Ainsi, le remarquable essor économique japonais des années 50 au début des années 70 a pu être qualifié de «miracle», et est qualifié à l’aube des années 1970 comme étant potentiellement le «Troisième Grand» au coté des Etats-Unis et de l’URSS. Comment analyser cet essor depuis 1945 à 1970 ?
I- Le miracle économique
Les facteurs de l’expansion
A l’origine de ce remarquable essor économique, on peut trouver de nombreux facteurs, certains communs aux «miracles» allemand et italien, d’autres spécifiques au Japon :
Une aide financière et technique des Etats-Unis (particulièrement au moment de la guerre froide) l’absence puis, à partir de 1950, l’extreme faiblesse des dépenses militaires (1% du revenu national) ainsi que l’absence de couteuses guerres de décolonisation.
Une population abondante à faible niveau de vie constituant un réservoir de main-d’oeuvre (surtout dans les campagnes surpeuplées) et un vaste marché intérieur.
Une discrète mais très efficace intervention de l’Etat, notamment du ministère du Commerce International et de l’Industrie (MITI), au moyen d’une planification souple, d’un controle des investissements et du commerce extérieur (sur l’entrée des marchandises, des capitaux et des brevets étrangers).
Un état