L’évaluation du travail à l’épreuve du réel
Note de lecture :
CHRISTOPHE DEJOURS L’évaluation du travail à l’épreuve du réel. Critique des fondements de l’évaluation.
Paris, INRA Editions, 2003.
Ce court texte d’un psychanalyste clinicien analyse l’évaluation du travail et ses effets. Pour évaluer le travail, encore faut-il pouvoir le définir. C’est là la première et, pour l’instant, indépassable difficulté. Le travail n’est pas la simple exécution d’une tâche prescrite. Travailler, c’est savoir faire face aux aléas, aux inattendus pour arriver au bout de ce que l’on doit réaliser. Comment accéder à cette partie imprévue par les prescriptions du « travailler »? Il n’y a que la parole des exécutants qui puisse la rendre visible, cependant de nombreux obstacles se dressent sur la voie de son identification. Dejours en décrit cinq : La contrainte de clandestinité : si travailler, c’est s’écarter des prescriptions, c’est alors faire des infractions, infractions qui contraignent ceux qui les commettent à une certaine discrétion. L’enjeu stratégique de pouvoir : c’est-à-dire conserver des savoirs exclusifs pour ne pas être déposséder de son pouvoir sur tel poste de travail. Le déficit sémiotique : il y a une très grande difficulté à mettre le travail en mot pour caractériser les savoirs mis en œuvre.
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Interrogatiions ? – Revue plluriidiisciiplliinaiire en sciiences humaiines.. Interrogat ons ? – Revue p ur d sc p na re en sc ences huma nes Numéro 1.. Décembre 2005.. Numéro 1 Décembre 2005 http://www..revue-iinterrogatiions..org http://www revue- nterrogat ons org
Les stratégies de défense contre la souffrance : le travail occasionne toute une série de souffrances dues aux contraintes de cadences, aux mépris, à l’injustice… Pour