Sujet : N’avoir aucune pitié est-ce être immoral ?

N’avoir aucune pitié est-ce être immoral ? La réponse semble évidente, la pitié serait alors un sentiment naturel, et c’est l’un des seuls vestiges de la nature originelle que conserve l’homme civilisé selon Jean-Jacques Rousseau. Prenons en exemple la pitié en vers la maladie, si un homme est atteint d’une tumeur au cerveau, il est tout à fait normal et naturel de prendre cet homme en pitié et de lui accordé son attention. Le refus de voir souffrir un être semblable à soi fonde aussi, malgré les divergences d’intérêt et l’égoïsme aggravé par l’amour-propre la possibilité d’un lien social : l’idéal d’un bonheur partagé et d’une liberté réciproque peut s’édifier sur ce sentiment et constituer une alternative à l’appétit de domination. Cependant on peut aussi assimiler la pitié à l’égoisme. En effet revenons à notre homme atteint par la maladie , la pitié peut-être pour lui un sentiment destructeur , car il sent qu’il est en position de faiblesse, même si cela par d’un bon sentiment il peut-être mal interprété et aggravé l’état moral du patient qui se sent d’autant plus condamné par la pitié de l’autre. Oscar Wilde l’âme humaine sous le socialisme « Mais vos remèdes ne sauraient guérir la maladie, ils ne peuvent que la prolonger, on peut même dire que vos remèdes font partie intégrante de la maladie ». La compassion serait alors un sentiment blessant voir cruel. Car la générosité a besoin de la souffrance et de la misère, qu’il lui arrive d’entretenir tout en la déplorant. Emmanuel Kant dans la Métaphysique des mœurs assimile la pitié à un moyen de participer au destin des autres. « C'est un devoir de participer activement au destin des autres, et c'est donc finalement un devoir indirect que de cultiver en nous le sentiment de pitié et de l'utiliser comme un moyen de participer au destin des autres en vertu des principes moraux. » Alors on associerait la pitié à la morale, qui