Écrire la vie : montaigne, stendhal, proust
Cours : « Écrire la vie : Montaigne, Stendhal, Proust » « Écrire la vie » (6 janvier 2009) Après deux ans consacrés à Proust, le cours de cette année s’en éloigne tout en s’inscrivant dans le prolongement de celui de l’année précédente, centré sur l’analyse éthique des comportements dans À la recherche du temps perdu. La réflexion s’élargit selon deux modes : d’une part, vers un questionnement plus général, plus théorique, qui envisage le conflit et la conciliation possible de l’écriture et de la vie ; de l’autre, vers un corpus plus étendu qui, à Proust, adjoint Montaigne et stendhal. il existe deux manières d’aborder un sujet de littérature : la première, que l’on qualifiera d’allégorique, consiste à interroger les textes depuis notre présent – c’est la voie qu’on empruntera d’abord ; l’autre chemin, plutôt philologique, que nous suivrons ensuite, tente de restituer un texte à son propre présent. il s’agit pour l’heure de dresser une sorte d’état présent des relations entre vie et littérature, de saisir ce à quoi renvoie l’expression choisie pour intituler ce cours. On a ainsi dégagé trois directions vers lesquelles pointe cet intitulé. tout d’abord, « écrire la vie » traduit le terme savant de biographie : « écrire la vie » s’envisage comme « écrire une vie » et porte alors une interrogation sur la littérature comme biographie, au sens large du mot, qui comprend toutes les formes voisines d’écriture de vie telles que l’autobiographie, le journal intime, les mémoires, le témoignage, les lettres, l’hagiographie, c’est-à-dire les écritures de soi en général. Mais « écrire la vie » peut s’entendre également comme la traduction de l’anglais « life writing », qui désigne un genre littéraire contemporain à part entière englobant la biographie et l’autobiographie, mais aussi le témoignage, lequel, au sens littéraire,
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ANtOiNE COMPAGNON
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