CHAPITRE 4 : Antoine Macquart revient du service, toujours décidé à faire fortune sans rien faire. Il hurle de rage en apprenant que Pierre a vendu la Fouque sans rien lui laisser. Pierre et Félicité finissent par lui donner deux cents francs et par lui louer un logement, pour avoir la paix. Il apprend à tresser des paniers, puis épouse Joséphine Gavaudan, dite fine, lessiveuse, qui passera sa vie à l’entretenir, en buvant de l’anisette. Elle lui donnera trois enfants, Lisa, que la directrice des postes prit en affection et qui l’amena avec elle à Paris, à la mort de son mari, Gervaise, que Macquart sucera jusqu’à la moelle, petite fille fluette, buvant de l’anisette avec sa mère, et Jean, peu intelligent, mais décidé à se faire une situation et à partir de chez lui au plus vite. Gervaise, blanchisseuse, tombe enceinte dès l’âge de quatorze ans, d’un ouvrier tanneur, Lantier. Mais Antoine, trop désireux de garder les revenus de sa fille, la garde avec lui, l’enfant est donné à la mère de Lantier. Quatre ans plus tard, elle aura un second garçon que la mère Lantier réclamera de nouveau. Antoine connut des jours délicieux à vivre aux crochets de sa petite famille, mais il nourrissait toujours une haine féroce contre son frère. Il essaya de trouver des alliés auprès d’Aristide, son neveu, de son beau-frère Mouret et de sa sœur Ursule, sans résultat. Ursule meurt précocement en 1839. Elle laissait trois enfants, Hélène, mariée à un employé, François et Silvère. A la mort de leur père qui se pendit, un an après leur mère, François fut pris au service de son oncle Pierre et épousa même Marthe à qui il ressemblait étrangement, de 1840 à 1844, ils eurent trois enfants. Silvère alla vivre avec sa grand-mère Adélaïde, à qui il redonna la joie de vivre. Antoine s’empare de cet esprit idéaliste sans toutefois atteindre son innocence, même s’il prend un malin plaisir à lui faire du mal en lui racontant comment Pierre s’est moqué de sa grand-mère. Il