Émergence de la littérature arabe moderne
Après plusieurs siècles dominés par les Turcs, le monde arabe sort petit à petit d’un sommeil culturel.
La campagne d’Egypte de Napoléon et le choc culturel qu’elle a engendrés est considéré par les spécialistes comme l’élément déclencheur qui réveillera, chez les autochtones, un sentiment de « retard » pris par rapport aux européens.
Suite au départ des français en 1804, le nouveau pacha, Mohammed ‘Alî (1769-1849), envoie des missions d’étudiants en Europe afin d’enrichir le pays de connaissances en divers domaines mais surtout et d’abord, militaires et technologiques, afin de consolider le pouvoir naissant. Ces derniers reviendront avec des idées de réformes en tous genres : droit, politique, éducation, littérature, etc… véhiculés par une vision différente de la société.
Un peu plus tard, des intellectuels issus de la minorité chrétienne syro-libanaise, pour fuir les conflits inter religieux de leur pays, émigrent en Europe, en Amérique du Nord et en Egypte. La communauté resté en Orient est, elle aussi, influencée par ses compatriotes installés en Occident et participeront activement à ce changement.
Il en suivra une période de transition que l’on traduit par « nahda » ou « réveil » qui émergera principalement en Egypte dans un premier temps, celle-ci étant gouvernée, à l’époque par des khédives, Mohammed ‘Alî puis ‘Ismâ’îl (1830-1895), tournés vers la modernité car probablement envieux des grandes puissances française et britannique. Puis cette « nahda » inondera au cours des 19ème et 20ème siècle tous les pays arabes, des pays du croissant fertile au maghreb, engendrant des formes nouvelles telles le théâtre et le roman, jusque là absents de la scène littéraire classique.
Avant la « nahda », il n’existe pas de théâtre au sens occidental du terme même s’il se trouvait, en germe, quelques éléments de jeu scénique du fait de l’oralité des « maqâma » et des « hiqâya » (contes).
La première rencontre des