Épopée
Parce que le poème épique est principalement destiné à faire l’éloge d’un peuple ou d’un héros national, se devant de surmonter maintes épreuves, guerrières comme intellectuelles, pour atteindre ses objectifs, le poète se permet de nombreux artifices, figures de style, dont l’hyperbole occupe une part importante. Ces ornements confèrent également à l’œuvre plus de vie[5] et constituent tout son caractère poétique.
La poésie épique « centrée sur la troisième personne, met fortement à contribution la fonction référentielle » du langage[6] – c'est-à-dire qu'elle peint un monde, des événements (tandis que la poésie lyrique privilégie plutôt l’expression des émotions d’un Je, et que la poésie dramatique met en scène un dialogue, où domine le "tu"), donc que le poète n'y doit pas se mettre en avant, mais au contraire s'effacer devant son récit et les personnages qu'il met en scène.
Selon Hegel, qui parle de « Bible d’un peuple », l’épopée a une forte dimension fondatrice. Elle narre un épisode « lié au monde en lui-même total d’une nation ou d’une époque », dont elle constitue « les véritables fondations de la conscience »[7]. C'est à ce titre qu'elle se déroule sur un « sol ouvert en lui-même à des conflits entre des nations entières »[8].
« Partout en Europe, on écrit, on cherche et on découvre des épopées, qu’il s’agisse de nouveaux ou d’anciens mythes, matières ou textes. On peut citer à titre d’exemples Don Juan de George Gordon Byron, Hermann und Dorothea de Goethe, la redécouverte de la chanson des Nibelungen, la production de l’épopée nationale finlandaise Kalevala ou encore de grands projets de roman à vision épique (la Comédie humaine de Balzac ou Voina i mir (La Guerre et la Paix) de Léon Tolstoi.[9] »
L’épopée grecque [modifier]
En Grèce antique on attribue à l’aède légendaire Homère deux épopées l’Iliade et l’Odyssée. L’origine de ces deux textes n'est pas certaine : divers récits et anecdotes portant sur le siège de la ville de