étude sur le polyptyque du jugement dernier
Le chancelier Nicolas Rolin (1376-1462), un des hommes les plus riches et les plus puissants de son époque, a commandé le retable pour l'hôpital de Beaune qu'il avait fondé en Bourgogne en 1443 avec sa troisième épouse, la dévote Guigonne de Salins, pour le salut de leurs âmes… et pour s'occuper aussi bien des pauvres que des malades.
Le retable était prévu pour la chapelle qui se tenait à l'extrémité de la salle de l'hôpital. La « grande salle des pauvres" de l'Hôtel-Dieu à Beaune, vaste nef ouverte pouvait contenir une trentaine de lits le long de ses deux longs murs de 72 mètres de long. Placée à une extrémité de cet espace, derrière l'autel, dans une chapelle séparée de la nef par une cloison de bois amovible par laquelle les patients pouvaient suivre le service divin de leurs lits, l'œuvre nécessitait des dimensions considérables afin que les malades puissent la voir de loin.
Ouvert, Le retable du jugement dernier rappelait clairement au malade sa fin mortelle et l'appelait ainsi à tourner son esprit vers Dieu. Plus pratique aussi, le tableau rappelait au malade que le soin spirituel est aussi important que le soin de son corps. Et ce d'autant plus que, dans la pensée au temps, seuls ceux qui se trouvent dans un état de grâce spirituelle pouvaient retrouver la santé.
Aussi longtemps que le polyptyque a été accroché dans la chapelle, il était traditionnellement ouvert le dimanche et jours des fêtes solennelles. Il y a quelques années, les panneaux ont été sciés dans l'épaisseur du bois et avant et revers sont maintenant exposés simultanément, côte à côte.
Reconstitué, il a été déplacé dans une salle voisine qui est