La recherche impose des choix éthiques

14 octobre 2009

Introduction

Selon le Grand dictionnaire terminologique[1], « l’éthique, qui est de l’ordre du questionnement sur les grands principes de vie, oblige à faire des choix et à savoir les expliciter ». La recherche en anthropologie s’est particulièrement penchée au fil de son évolution sur les questions éthiques, que ce soit dans son exploration des comportements humains et des valeurs qui y sont liées, ou dans un mouvement épistémologique d’auto-analyse sur ses fondements.

Dans le présent essai, je tenterai, en m’appuyant sur divers auteurs, d’exposer ma compréhension de la question éthique appliquée à la recherche anthropologique et plus particulièrement, sous certains aspects, à mon domaine de recherche qui est l’anthropologie de l’intervention humanitaire. Après une rapide présentation de l’objet des choix éthiques (sur quoi ?), je m’attarderai sur les questions posées par l’éthique (quoi ?) et la manière de faire des choix (comment ?), avant de conclure.

Sur quoi portent les choix éthiques ?

L’éthique « ayant pour objet l’examen des principes moraux au regard de ce qui est jugé souhaitable et qui sont à la base de la conduite d’un individu ou d’un groupe »[2], fait appel à la notion de responsabilité du chercheur et porte sur plusieurs domaines inter-reliés:

D’une part, certains questionnements éthiques prenant en compte les valeurs morales de la discipline anthropologique s’appliquent au choix du sujet, à la méthodologie employée, à l’engagement du chercheur, autour de la pertinence et la validité de la recherche ;

D’autre part, dans un questionnement plus « quotidien », sont concernées les relations entre le chercheur et ses informateurs ou participants à la recherche : l’éthique impose alors à la fois des règles de conduite interrelationnelles, et une prise de responsabilité du chercheur quant aux conséquences de sa démarche,