À votre avis, la littérature doit-elle nécessairement être engagée ?
Léopold Sédar Senghor explique: « Les écrivains et les artistes doivent jouer, jouent un rôle de premier plan dans la lutte pour la décolonisation. » À votre avis, la littérature doit-elle nécessairement être engagée ?
Comme le mentionne La Bruyère, moraliste français du XVIIème siècle, dans Des ouvrages de l’esprit, «L’on n’écrit que pour être entendu; mais il faut du moins en écrivant faire entendre de belles choses». En effet, ce dernier veut dire que la littérature a pour but de toucher ses lecteurs, de leur faire entendre une cause, et éventuellement les inciter à agir. Or, cela ne doit pas être l’unique visée de l’auteur. Son devoir est aussi de rendre son écrit plaisant à lire. Ainsi, on peut se demander s’il est indispensable que la littérature ne serve qu’à défendre ou dénoncer un certain point de vue, ou si elle peut se limiter au seul plaisir du lecteur, tout comme celui de l’écrivain. Il convient d’abord d’étudier en quoi la littérature se doit d’être engagée, puis nous montrerons également qu’elle offre une autre dimension à ses lecteurs: le plaisir.
D’abord, qu’est-ce que la littérature engagée? Un écrivain engagé défend une cause et il tente d'exhorter ses lecteurs. Il essaie de les faire adhérer à son opinion. Son combat est reflet de l'histoire. C'est aussi un moyen de défendre la justice et la vérité. De nombreux artistes reconnus dans la littérature, la culture et les arts participent et défendent activement leurs idées et leurs opinions qui leur tiennent à cœur. Ces idées peuvent être politiques, économiques, idéologiques, sociales ou religieuses. Il existe différentes formes de lutte et ce dès l’Antiquité avec les penseurs grecs, tels que Sénèque ou Cicéron. Ajoutons que l'engagement est d'abord un choix de l'écrivain, quelle qu'en soit l'époque. Prenons exemple sur le conte philosophique de Voltaire, L’ingénu, paru en 1767, dans lequel est racontée l’histoire d’un jeune Huron, arrivant en