Le grand mouvement de Comme il vous plaira, à part la maturation de l’amour, est celui qui va de la tyrannie à la générosité. Cette dernière est mise en contraste avec la tyrannie tout du long. Oliver déteste son frère, et la première évidence en est sa pingrerie à son égard, mise en parallèle avec l’immense générosité du vieil Adam, qui donne à son jeune maître les économies de toute une vie. On en voit la récompense lorsqu’Orlando, bien qu’affamé, refuse de manger avant d’avoir nourri le vieil homme. Le Beau se montre généreux en avertissant Orlando qu’il vaudrait mieux quitter la cour, tout comme Célia abandonne toute sa richesse et sa position pour suivre sa cousine. Plus grande encore est la générosité d’Orlando sauvant son frère du serpent et de la lionne, malgré son impulsion première qui l’aurait poussé à le laisser à leur merci. C’est grâce à de tels actes que le monde se réajuste à ses normes, et que tous peuvent enfin s’entendre, alors que le duc usurpateur part expier ses fautes. Un monde détraqué se remet en place, tout comme Rosalinde se rhabille en femme –
Comme il vous plaira
par William Shakespeare
La générosité et le retour à la norme
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