La représentation fictive d’une pièce sans précédent dans ses thèmes – qui ressortit davantage au drame du XIXe siècle qu’à la tragicomédie – permet l’exploration de possibilités interdites par les codes de la figuration théâtrale. C’est ainsi que Corneille invente ici une intrigue novatrice, tout en la reléguant à la fiction, dans le cadre d’une invention théâtrale pure puisqu’elle est représentée par des acteurs jouant des acteurs. Il exagère donc volontairement les éléments théâtraux pour en montrer la force, la beauté et la vitalité.
La proclamation du plaisir inhérent au théâtre se double d’une défense de la vie de comédien : la vie de troupe, évoquée dans le récit de Pridamant qui raconte avec étonnement ce qu’il voit, est défendue par Alcandre, et évoquée pour la première fois au théâtre. Corneille veut témoigner de la beauté de cet art qui – entre illusion magique et préoccupation pragmatique – peut faire surgir des fictions et des espaces multiples sur une même scène.
L’Illusion comique est donc une œuvre sans précédent qui met à jour les méca