Le Père est un homme solitaire, un riche bourgeois qui ne partage que les moments des repas avec sa famille, et encore sans faire autre chose que monologuer à l’adresse de sa femme, qui ne comprend pas ce qu’il dit, et sans jamais questionner ses fils. Le dimanche, il part seul pour un domaine qu’il possède : « Ce jour-là, mon père le passait à la ferme. […] Nous l’entendions partir à l’aube, dans son tilbury attelé d’un alezan. » Il se veut occidentalisé et offre des ustensiles à sa femme. Mais quand il lui offre un nouvel objet ménager, il ne lui en explique pas l’usage. Communiquer avec elle ne lui vient pas plus à l’idée que communiquer avec ses fils : « Moderniste d’objets, non d’idées » ; il offre des machines à sa femme, et à elle de s’en arranger : « Voici un nouvel élément pour ton puzzle. Je te l’octroie. Fais-le entrer de force. Quitte à détruire le puzzle tout entier. Et sois heureuse. »
Il a enfermé la femme-enfant qu’il a épousée : « Et l’homme très intelligent qui l’avait épousée en pleine puberté, […] l’homme conservé dans la saumure de son époque, dans la morale et dans l’honne