Les maisons closes devaient offrir à leurs clients un choix de « filles » répondant à certains critères, en général physiques. Une visite à l’établissement permettait au client de connaître un exotisme de pacotille, un changement par rapport à son quotidien : « on avait tâché que chacune d’elles fût comme un échantillon, un résumé de type féminin, afin que tout consommateur pût trouver là, à peu près du moins, la réalisation de son idéal ». C’est pourquoi les prostituées qui travaillent pour Mme Tellier correspondent à des types bien définis. La description qu’en donne Maupassant est réaliste, au point qu’elle en devient cruelle : nul charme ne se dégage de ces filles de province, tout juste bonnes à égayer les soirées de petits bourgeois du fin fond du pays de Caux. Cependant, la partie de campagne que leur offre Mme Tellier à l’occasion de la communion de sa nièce permet à Maupassant de montrer ces femmes sous un autre jour : ce sont de braves filles sans malice qui n’ont pas en elles une once de méchanceté. Maupassant connaissait bien le milieu des prostituées, en tant que consomm
La Maison Tellier
par Guy de Maupassant