Le Spleen de Paris

par

Un idéal souillé

Le poète est ici sacrilège : il refuse l’idéal de beauté pour un idéal ambigu, à la limite de l’immoral. Les motifs de la prostituée et des pauvres composent le refus de Baudelaire d’un idéal romantique. Ce thème est sans cesse creusé, l’idéal étant à plusieurs reprises exécuté (dans « Le Galant Tireur ») ou traîné dans la boue (dans « La Belle Dorothée »).

La souillure de la beauté et de l’idéal est orchestrée par un poète ambigu, violent et immoral. Baudelaire n’hésite pas à se peindre méchant, sadique, comme dans le poème « Assommons les pauvres ! » où il bat à mort un mendiant pour que ce dernier reconquiert sa dignité d’homme en lui rendant ses coups. Le poète descend lui-même dans la boue, se frotte à la lie du monde, et accepte une telle dégradation car c’est là qu’il trouvera une nouvelle beauté, paradoxale, qui nécessite la prose pour être chantée.

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