Si Jean Cadoret est un personnage fort sympathique, il ne faut pas cependant tout lui pardonner, car il possède aussi un grave défaut : il a l’arrogance de l’éducation. Plus éduqué qu’Ugolin et que les autres Bastidiens, il tire de cette éducation un sentiment de supériorité indu qui ne lui apporte pas grand-chose et le rend aveugle à ses propres limites. Il est vrai que les pratiques agricoles tirées des livres produisent mieux et plus tôt que la routine d’Ugolin. Il est également vrai que l’exécration de Jean pour cette dernière est donc bien fondée. Mais il a toujours trop foi en ses livres, ignorant les problèmes que ses plans peuvent susciter, comme le problème du gros ventre pour les lapins. Cet aveuglement est aggravé par sa certitude d’être raisonnable. Ce mot fétiche l’amène à minimiser les promesses qu’il trouve dans les livres, mais non à accepter les doutes tout aussi raisonnables d’Ugolin ; car n’oublions pas que bien qu’Ugolin manœuvre pour la perte de Jean, ses mises en garde sont réalistes.
Cette arrogance intellectuelle de Jean explique d’ailleurs pourquoi il est si