Dans la première partie du récit, qui met en scène les aventures de Gilgamesh et d’Enkidu, Gilgamesh est un héros, mais non pas un homme universel. Il a une personnalité bien à lui et se situe dans un monde particulier, prenant part à des aventures viriles et héroïques qui terrifient et impressionnent le commun des mortels. Mais la mort d’Enkidu le fera changer de rôle. La douleur que suscite la mort de l’être aimé, qui est égale à la force de cet amour, fera de Gilgamesh un simple homme qui, au lieu de rechercher et d’affronter des monstres contre lesquels l’avertissent les sages, subit une émotion commune à tous les humains.
« il couvre le visage de son ami
comme un lion il rugit autour de lui
il va et vient en regardant Enkidu
comme une lionne à qui on a enlevé ses petits.
Il arrache ses cheveux et les jette à terre
il déchire ses beaux vêtements
et les rejette comme un sacrilège. »
Abandonnant son trône pour aller errer dans le désert, habillé d’une simple peau de lion, pour qu’il puisse faire pleinement le deuil de son ami, Gilgamesh découvrira qu’il a quand même une peur : celle d