L’amour est un thème omniprésent dans Les Complaintes. Qu’il s’agisse de l’amour unilatéral ou de l’amour bafoué, on remarque que les suites données à ce sentiment ne sont jamais heureuses. Ainsi peut-on entendre le génie se lamenter : « Seul au balcon, disait, les yeux brûlés de rages / “J’ai du génie, enfin : nulle ne veut m’aimer !” » (« Complainte des pubertés difficiles ») ou encore le mari trompé se voir répondre par sa moitié infidèle dans la « Complainte de l’époux outragé » : « – C’était du trop d’amour qu’ j’avais, / Mon Dieu, mon ami, / C’était du trop d’amour qu’ j’avais ! » –c’est pour l’amant qu’elle voue un amour éternel et non pour le poète : « – Lui, il aura mon âme immortelle, / Mon Dieu, mon ami, / Lui, il aura mon âme immortelle ! ».
Ce sentiment ne s’accommode véritablement d’aucun ersatz et aussi peut-il être difficilement remplacé. C’est pour mieux le faire sentir que l’auteur se plaît à mettre en scène des exclus du royaume amoureux pour mieux les plaindre, parvenant à faire partager au lecteur leur douleur intérieure. Il s’entête à