Quand le lecteur et Lockwood font la connaissance de Hareton Earnshaw, héritier d’une lignée de propriétaires qui remonte au XVIe siècle, ils rencontrent un peu plaisant personnage : « Son costume et son langage étaient grossiers […] ; ses épaisses boucles brunes étaient négligées et hirsutes, ses moustaches empiétaient sur ses joues à la manière de celles d’un ours, ses mains étaient hâlées comme celles d’un simple laboureur. » Est-ce là un maître ? Non, c’est une innocente victime de la haine d’un homme, parce qu’il porte le nom des Earnshaw.
Hareton est le fils de Hindley et Frances ; cette dernière meurt peu de temps après sa naissance. L’enfant est élevé par un père alcoolique qui le néglige, le cajole ou le maltraite. On ne lui enseigne même pas à lire et à écrire, ce qui le fera passer, à tort, pour un imbécile. À la mort de son père, Hareton est spolié de son héritage ancestral : Hindley a tout perdu au jeu et Heathcliff est le maître. « C’est ainsi que Hareton, qui devrait être aujourd’hui le premier propriétaire du pays, a été réduit à un état de complète dépendance