Les Raisins de la colère dénonce de nombreux phénomènes sociaux qui ont pris de l’ampleur pendant la Grande Dépression. Il dénonce le capitalisme sans borne, l’industrialisation et son corollaire : la déshumanisation des hommes. De nombreuses familles telles que les Joad se sont vues chassés de leurs terres par les riches propriétaires et les banques. Ainsi, les plus riches deviennent encore plus riches par un mouvement d’embourgeoisement extrême, et la force de travail entre dans les livres de comptes comme toute autre ressource. On ne parle plus d’ouvriers, on parle de capital humain, et la mise en concurrence qui est pratiquée n’est qu’un volet de cette déshumanisation particulièrement cruelle : « Quelqu’un qui a un couple de chevaux et qui leur fait tirer la charrue ou la herse ou le rouleau, il ne lui viendrait pas à l’idée de les chasser et de les envoyer crever de faim parce qu’il n’a plus de travail pour eux. Mais ça c’est les chevaux ; nous on est des hommes. »
Derrière ces hommes qui deviennent des données économiques, se profile la notion de profit. Les banques retirent de leurs