On note de nombreuses occurrences de l’humour dans l’œuvre d’Ilse Koehn, qu’il s’agisse de se moquer des soutiens du régime, du décorum nazi, ou d’accepter l’atroce réalité avec un peu de légèreté, de recul, voire de cynisme. Ainsi, en parlant d’un gérant devenu surveillant d’immeuble, une femme dans une file d’attente lâche : « La seule chose qu’il sache faire, c’est l’important ». L’ambiguïté comme le secret peut être un moyen de sauver la face : « Je lui donnerai pas l’occasion de nous faire gentiment disparaître ! dit une femme en parlant du gérant de son immeuble devenu surveillant. Je le gratifie d’un “Heil Hitler !” juste à la porte. […] Oui monsieur, j’aime notre Führer… et Heil Hitler ! à vous tous ! » Plus loin, Ilse note : « personne ne sait vraiment si elle plaisante ou si elle est sérieuse. » Parlant d’un de ses professeurs, Ilse observe qu’il « exécute un parfait “Heil Hitler” de cinéma, avec main tendue et claquement de talons. » Face à un vieux monsieur devenu surveillant d’immeuble qui lui demande beaucoup de renseignemen
Mon enfance en Allemagne nazie
par Ilse Koehn