Colette a grandi dans une famille heureuse aux côtés de sa mère. Elle doit à cette dernière tout ce qu’elle sait de la nature ainsi que l’amour qu’elle lui porte. Colette décrit l’environnement dans lequel elle a grandi avec tellement de passion et de précision que le lecteur est susceptible de ressentir lui-même cet attachement avec la nature. L’intensité du propos et la manière dont elle appuie sur des détails nous donnent l’impression qu’elle ressent quelque nostalgie.
Par exemple, elle raconte comment elle avait l’habitude de se lever de très bonne heure, plus tôt que la majorité des enfants du quartier (ce qui d’après elle lui donnait une certaine supériorité sur eux), pour aller cueillir des fruits et des baies dans la forêt. Par la même occasion, elle profitait du caractère paisible de la nuit. À trois heures et demie du matin tout était calme et sans danger ; et c’est à ce moment précis qu’elle-même prenait conscience de son « état de grâce indicible » et de sa « connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclos