1S_H03_S_T1_Q2_C1_La_population_active_en_France_depuis_1850
LMA, 2011-2012
Thème 1 – Croissance économique, mondialisation et mutation des sociétés depuis le milieu du XIXe siècle
Question 2 – Mutation des sociétés
Cours 1
La population active, reflet des bouleversements économiques et sociaux : l’exemple de la France depuis les années 1850 (2h)
I Société industrielle, classes moyennes et paysannerie (1850-1939)
1. L’industrialisation : l’essor du monde ouvrier
• Le secteur industriel augmente rapidement à partir de 1850, dans le contexte de la première puis de la seconde industrialisation. Le nombre d’ouvriers passe de 4 millions vers 1850 à plus de 6 millions en 1939. Le secteur secondaire devient majoritaire en
1926 dans la population active.
• Le monde ouvrier est en fait très divers : il comprend les artisans, des ouvriers travaillant à domicile, des paysans-ouvriers travaillant de façon saisonnière dans l’industrie, les mineurs. Les ouvriers des usines eux-mêmes sont divisés entre ouvriers qualifiés et ouvriers sans qualification, parmi lesquels les travailleurs immigrés. Dans les premières décennies du XXe siècle, le nombre d’ouvriers augmente dans les usines, en particulier celles qui appartiennent aux grandes entreprises qui introduisent le taylorisme et le fordisme dans les méthodes de travail.
• Au XIXe siècle, il faut également compter un nombre de femmes et d’enfants croissant dans la population ouvrière. Leur situation s’améliore lentement grâce à des lois sociales (ainsi, les lois scolaires de 1882) et leur temps de travail diminue. Au total, la classe ouvrière prend progressivement conscience qu’elle forme un groupe à part, cimenté par les luttes sociales, le syndicalisme et même ses loisirs.
2. L’urbanisation : la bourgeoisie et l’émergence d’une classe moyenne
• La bourgeoisie urbaine représente la classe dominante pendant cette période, non par son nombre, mais parce qu’elle impose son système économique (le capitalisme libéral) et ses valeurs (travail, épargne, tempérance,