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FAISONS le POINT sur le THÉÂTRE de IONESCO

L’action et la notion d’ « histoire » remises en question
Pour Ionesco, une pièce de théâtre est « plutôt une construction qu’une histoire »
(
Notes et contre­notes
). Il est de fait malaisé de « résumer » les pièces de ce dramaturge (à l’exception de …
Rhinocéros
, dont la dramaturgie est assez classique). Dans
La Cantatrice chauve
, il ne se passe rien ! le spectateur assiste à des conversations sans objet entre des personnages sans épaisseur, et le dénouement n’en est pas un : on retrouve les répliques du début de la pièce, mais prononcées cette fois par l’autre couple. Le dramaturge s’intéresse ici au thème du langage et de sa défaite, de l’incommunicabilité (entraînez­vous à prononcer ce mot très vite !). De la même façon, les personnages de
La Leçon ne sont pas « agis » par des péripéties extérieures, mais par ce que l’auteur lui­même appelle « l’irrationalité extrêmement puissante du désir », qui aboutit au meurtre de l’élève par le professeur… Là encore, le dénouement est un retour au début, avec l’arrivée d’une nouvelle élève. Comment résumer
Les Chaises (voir extrait sur le site théâtre contemporain.net) ? Deux Vieux sont plongés dans une sorte de délire jusqu’au suicide… Le Roi se meurt ne contient pas d’histoire ; c’est le « spectacle », la cérémonie d’une agonie. Le langage verbal disloqué
Le théâtre de Ionesco est celui de la « tragédie du langage ». On n’en finirait pas d’ énumérer tous les exemples montrant la volonté, chez le dramaturge, de déconstruire le langage, de mettre en évidence, jusqu’au délire, les automatismes, les phrases toutes faites, les clichés.
Dans La Cantatrice chauve
, on a le sentiment que les mots ne parviennent plus à nommer un objet, à