93 Hugo d après Rey
D’après les commentaires de Pierre-Louis REY dans la Foliothèque, édition Gallimard 1979, réédition 2002
Par Philippe LOZUPONE et Mahieu RAMANITRA
AVERTISSEMENT – Pour faciliter la compréhension, nous nous sommes concentrés sur l’essentiel des axes et certains passages ont donc été supprimés tout comme certains éléments déjà abordés en cours pour ne pas alourdir le compte-rendu de faits déjà connus.
« IL Y A DU DEVOIR DANS CE LIVRE »
Quatrevingt-treize émane de l’impossibilité de Hugo à écrire en vers un développement sur « La prise de la Bastille » mais surtout de la réflexion qu’a entrepris Hugo lors de l’écriture des Misérables. Désormais, Hugo se rapproche d’un temps chronologique plus proche de lui : il va « du passé vers le présent, du chronologique vers l’actuel : ce qui implique, simultanément, du politique vers le social et de l’histoire vers la revendication. » (P. Zumthor)
Le projet ne quitte pas Hugo qui écrit en 1867 à son éditeur Lacroix « Ce 93 à faire me crée une sorte de servitude ; c’est la servitude d’un devoir ; car il y a du devoir dans ce livre. » Hugo commence la rédaction en 1872 et a dans l’idée de réaliser une trilogie qui ne sera jamais finalisé.
Il est évident que l’inspiration du roman sera influencée par les évènements de la Commune de Paris de 1870 à 1871 : la Commune semble être la réciproque de la Terreur, « une bonne chose mal faite ». C’est ainsi que 93 peut se lire comme un roman résolument politique dans ce contexte puisqu’on peut y voir une jonction intéressante entre le livre et l’écrivain : on sait que Hugo était un fervent partisan de l’amnistie pour les Communards et on peut considérer que le personnage de Gauvain dans 93 est le personnage qui emprunte le plus à Hugo. Gauvain est un clément qui, dans un dialogue avec Cimourdain, dira ces mots : «Amnistie est pour moi le plus beau mot de la langue humaine». De plus, dans le roman, c’est Lantenac qui bénéficie de la générosité de