Abel et caïn, baudelaire
Charles Baudelaire est un célèbre poète du XIXème siècle. Dans son poème "Abel et Caïn", situé dans la partie "Révolte" des Fleurs du Mal rédigé en 1857, nous allons examiner le rapport qu'il a entretenu avec le mythe biblique "Caïn et Abel : les frères ennemis", extrait de la Genèse IV 1-16. Effectivement, nous devons nous demander comment Baudelaire a retranscrit le mythe biblique ? Tout d'abord, nous verrons que le poète maudit s'accapare le texte de la Genèse. Puis, nous verrons, qu'il réinterprète le mythe biblique dans son époque. Enfin, nous examinerons en quoi cette transposition temporelle est utilisée à des fins historiques.
En effet, Baudelaire n'hésite pas à nous proposer sa retransposition du célèbre mythe. Il use de la forme poétique, donc des vers, pour nous proposer une réinterprétation du premier meurtre de l'histoire de l'humanité. L'écrit est donc structuré en deux parties, la première servant probablement à raconter l'histoire du mythe. Quant à la seconde, elle semble proposer comme une morale, dans le sens large du terme. Le découpage est donc différent de celui de la Genèse. Le dialogue a été supprimé, Dieu n'intervient pas. Le dernier vers "Et sur la terre jette Dieu !" relègue Dieu à un rang inférieur que celui de divinité. Pourtant, nous pouvons faire la remarque suivante : le découpage syllabique est composé d'octosyllabes (vers 1-2 "Race d'Abel, dors, bois et mange ; Dieu te sourit complaisamment."). Or, dans sa Métrique des Fleurs du Mal (1989), Benoît de Cornulier écrit que Baudelaire détourne un modèle "catéchistique", dans le quel on usait de tournures adverbiales pour réciter le premier Commandement "Un seul Dieu tu adoreras ...". Par conséquent, la forme octosyllabique et les tournures stylistiques telles que "Rampe et meurs misérablement" (vers 4), " ta charogne engraissera le sol fumant " (vers 25-26) concorde avec ce qu'a écrit de Cornulier. Il est clair que Baudelaire conserve des traces du