Adolphe de henri benjamin constant de rebecque
Il raconte donc qu'il a rencontré à Cérenza, dans une auberge, un étranger et qu'au bout d'un certain temps il est entré en possession de ses papiers. Dans son manuscrit, Adolphe, cet inconnu, raconte en s'exprimant à la première personne, comment l'existence s'est chargée de le familiariser de bonne heure avec l'idée de la mort, et comment chaque chose lui apparaît voilée de tristesse. L'amour d'une mystérieuse créature mariée et mère de famille, Ellénore, en même temps qu'il développe sa passion sentimentale, augmente en lui la sécheresse froide et contemplative. Distrait, inattentif, ennuyé, il n'éprouve que les angoisses de l'existence. Preuve d'amour et de répulsion à la fois, il voudrait changer de vie et rompre la barrière qui le sépare des autres êtres, mais une force le pousse à l'aridité de pensée et tue l'authenticité du sentiment avant qu'il puisse en sentir toute la joie. Au cours de réflexions et de douloureuses confessions. Adolphe parle de son amour où tout est sentiment et où rien d'éternel ne marque la vie spirituelle de ces deux êtres. Le drame réside dans leur incompréhension, mais surtout dans la tristesse sceptique d'Adolphe.
C'est en vain qu'Ellénore, en lui consacrant sa vie, lui fait comprendre qu'elle a tout sacrifié pour le rendre heureux ; l'idée de la mort reprend le jeune homme. Un calme mystérieux et ultra-lucide lui