Affaier bettencourt
L'affaire Woerth-Bettencourt est une affaire politico-financière française déclenchée par la publication, par le journal en ligne Mediapart, le 16 juin 20101, d'enregistrements réalisés clandestinement en 2009 et 2010 par Pascal Bonnefoy, le majordome de Liliane Bettencourt, femme d'affaires, première actionnaire du groupe L'Oréal et l'une des trois premières fortunes de France2, au domicile de cette dernièreNote 1. Liliane Bettencourt est soupçonnée de fraude fiscale, les écoutes pirates laissant penser qu'elle est propriétaire de l'île d'Arros (Seychelles) et de comptes bancaires à l'étranger, sans les avoir déclarés au fisc.
La divulgation de ces enregistrements authentifiés3 a également mis en lumière les possibles conflits d'intérêts entre Liliane Bettencourt et Éric Woerth, ministre du Travail depuis mars 2010.
Florence Woerth, épouse d'Éric Woerth, a été une employée de Clymène, filiale de Téthys4,5, sociétés gérant respectivement la fortune de Mme Bettencourt et les titres du groupe L'Oréal, tandis qu'Éric Woerth a cumulé, entre mai 2007 et mars 2010, le poste de ministre du Budget et la fonction de trésorier de l'UMP. L'ex-comptable de Liliane Bettencourt, entendue par les enquêteurs, évoque l'existence d'un possible financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
SOMMAIRE :
1 - Contexte :
2 - Divulgation des enregistrements pirates
3- Une affaire d'état :
4- La mise en cause d'Eric Woerth :
5 - La mise en cause de l'Elysée et de la justice
6 - Une affaire à suivre
2 : Il faut toujours se méfier du «petit» personnel. De mai 2009 jusqu'à son départ en mai 2010, le maître d'hôtel de Liliane Bettencourt a piégé la milliardaire et son entourage en cachant un dictaphone dans la salle de l'hôtel particulier de Neuilly où Liliane Bettencourt tient ses réunions d'affaires. Mobile de cette vengeance? Le majordome ne supportait plus le sort réservé à certains de ses collègues, renvoyés par la