Albert Camus
Albert Camus ou l’ambiguïté d’une révolte
Camus est né en 1913 est Algérie. Il n’a jamais connu son père, qui travaillait comme ouvrier dans un domaine viticole et qui est mort pendant la Grande Guerre, dans la Marne. La mère de Camus, d’origine espagnole, est à demi-sourde et quasi analphabète. Pour élever ses deux enfants (Albert a un frère), elle s’installe dans un quartier pauvre d’Alger et fait des ménages. Le peu d’argent qu’elle gagne, elle le remet à sa propre mère, qui est le pilier de la famille et qui éduque les enfants à coups de cravache (« Ne frappe pas sur la tête. »). Marqué par ce milieu défavorisé, Camus porte toute son affection sur sa mère, qui le lui rend bien mais avec qui le dialogue est pour ainsi dire inexistant, tant elle est peu loquace et épuisée par son travail. On peut supposer que toute l’œuvre littéraire future sera une tentative de combler ce vide, cette absence, cet amour pressenti de part et d’autre mais non exprimé par des mots. Écrire sera donc une manière d’entrer enfin en contact avec les autres et de montrer ce que l’on ressent, surtout sur le plan humain. La conviction que la vie est injuste Remarqué par son instituteur, puis par ses professeurs, le jeune Camus décroche un diplôme d’études supérieures en Lettres, section philosophie. C’est à cette époque que se