Alcibiade
« Quant à sa beauté physique, il n'y a sans doute rien à en dire, sinon qu'elle s'épanouit et conserva son éclat à tous les âges de sa vie : enfant, adolescent, homme fait, il fut toujours d'un aspect aimable et charmant. Il n'est pas vrai, quoi qu'en dise Euripide, que chez tous les hommes beaux, l'arrière-saison même soit belle. Mais tel fut le privilège d'Alcibiade et de quelques autres. Il le dut à l'heureuse nature et à l'excellence de sa constitution physique. Quant à sa manière de parler, on dit que même son défaut de prononciation lui seyait et prêtait à son langage une grâce qui contribuait à la persuasion. »
— Plutarque, Vie d'Alcibiade
Lors du siège de Potidée, auquel il participe avec Socrate, ce dernier lui sauve la vie :
« Il était dans sa première jeunesse lorsqu'il alla à l'expédition de Potidée. Tant qu'elle dura, il logea dans la tente de Socrate, et ne le quitta jamais dans les combats. À une grande bataille qui se donna, ils se conduisirent tous deux très vaillamment ; et Alcibiade ayant été renversé d'une blessure qu'il avait reçue, Socrate se mit devant lui, et le défendit avec tant de courage à la vue de toute l'armée, qu'il empêcha les ennemis de se rendre maîtres de sa personne et de ses armes. Le prix de la valeur était incontestablement dû à Socrate ; mais les généraux ayant témoigné le désir d'en déférer l'honneur à Alcibiade, à cause de sa haute naissance, Socrate, qui voulait augmenter en lui son émulation pour la véritable gloire, fut le premier qui rendit témoignage à