Alfred Chandler
En effet, Stratégies et structures est, essentiellement, un ouvrage de descriptions organisationnelles. Ces études comparatives présentent quatre dimensions de l’intégration verticale. Celles-ci sont présentées par des descriptions organisationnelles de grandes firmes historiques de l’économie des États-Unis ; elles exemplifient également quatre dimensions de la problématique propre à la gestion, lors du développement d’une firme. C’est, en effet, le cumul des fonctions et des organisations qui oblige les gestionnaires : soit à rester avec leur structure initiale et ne pas se développer, soit à innover une nouvelle organisation. L’innovation organisationnelle est une manière de développer l’entreprise, pour que les gestionnaires, tel que le dit si pertinemment Brown, « [y voient] plus clair ». C'est-à-dire cette aptitude à prendre conscience de l’inadéquation de l’organisation vis-à-vis d’une meilleure économie de la coordination des biens.
Dans Stratégie et structures, Chandler retient quatre dimensions de la visibilité, pour une meilleure gestion des grandes firmes : une information de gestion rigoureuse et chiffrée, une centralisation de la décision et donc une remontée de cette information, une entreprise dont les directions fonctionnelles sont coordonnées entre elles, et puis une distribution décentralisée qui répond à la fonction stratégique.
La Main visible des managers est son ouvrage le plus célèbre, le plus abouti, sans doute. Chandler eut pour objectif d’examiner et d'expliquer l’évolution de l’organisation ; savoir comment se rejoignait l’histoire de la gestion autant de la production que de la distribution, aux États-Unis, depuis la révolution industrielle (moitié du xixe siècle). Ses ouvrages historiques