Alfred de musset acte ii scène 5
Introduction :
Déçu par l'échec de la représentation de La Nuit vénitienne en 1830, tandis que cette même année Victor Hugo triomphait avec la pièce qui devint emblématique du mouvement romantique, Hernani, Alfred de Musset publie dès lors ses œuvres théâtrales sous le titre général de Spectacle dans un fauteuil. Ecrire pour la seule lecture lui autorise des écarts par rapport aux règles, notamment des trois unités, et lui permet d'exprimer sa sensibilité toute …afficher plus de contenu…
Musset y développe cependant une intrigue amoureuse entre deux jeunes gens, que tout devrait réunir et que leur orgueil et une certaine aspiration à l'absolu sépareront de manière tragique. La pièce est donc atypique, mêlant un certain classicisme à l'esprit romantique, et évoluant de la comédie au drame. Le moment où tout semble basculer est la scène 5 de l'acte II, qui surprend par sa longueur, et qui voit s'affronter Camille, qui déclare vouloir se faire religieuse et refuser le mariage prévu avec son cousin Perdican, et ce dernier, déçu de ne pouvoir l'amener à profiter de la vie et de l'amour. Quelle vision de l'amour Musset exprime-t-il à travers le personnage de Perdican, qui domine la fin de la scène ? Nous étudierons tout d'abord la critique portée contre …afficher plus de contenu…
A la simplicité du décor naturel qui abritait leur tendresse passée, Perdican fait correspondre le naturel des âmes : alors que l'esprit de Camille est perverti par la réflexion et le savoir, son
« cœur », « qui ne sait pas lire », « a battu » et a ramené la jeune fille sur ces lieux de la félicité d'antan. Le « cœur » dans sa pureté a su vaincre la volonté de Camille : « tu voulais partir », « tu ne voulais revoir ». A la vision pessimiste de sa cousine, Perdican cherche donc à opposer le souvenir heureux d'une enfance tendre et