Analayse texte de bergson (langage animal) - philosophie
Les signes qui le composent sont en nombre bien déterminé.
C'est en effet une des spécificités du langage animal que d'être constitué d'éléments simples en nombre limité. C'est la première des caractéristiques de ce langage, qui l'oppose au langage humain infiniment riche, susceptible à chaque instant de s'enrichir de termes nouveaux.
Mais c'est davantage la seconde partie de la phrase qui est importante, lorsque Bergson affirme que ce signe est "invariablement attaché (…) à un certain objet ou à une certaine opération".
En effet, l'invariance constitue le propre du langage animal, que l'on pourrait décrire comme "sans surprise".
Un animal n'invente pas de signes nouveaux, il utilise les signes existants, d'une manière propre à l'espèce : il n'y a pas invention.
Surtout, ces signes restent attachés à un certain objet, en ce sens, ils sont "adhérent[s] à la chose signifiée". Ainsi, telle "danse en huit" de l'abeille signifie la présence et le lieu du pollen, elle ne peut signifier autre chose. En ce sens l'abeille n'a aucune "liberté" dans l'utilisation du signe, ce n'est pas le signe lui-même qui est invariant mais l'utilisation du signe, sa portée, son extension. Un signe désigne une chose, jamais une autre. On ne peut le dissocier ni de sa signification, ni de la signification de son usage.
Le signe est enfermé dans la chose, il est la chose et ne peut être autre chose. Une abeille ne peut décider d'utiliser cette danse pour lui faire dire "autre chose que ce qu'elle dit". Le signe animal n'est donc pas "extensible", il ne peut se transporter d'un objet à un autre.
Ainsi, lorsque des chercheurs travaillent avec des chimpanzés (Sarah, Washoe…). Il est possible de leur faire acquérir des concepts comme "boutons", mais ce concept, s'il est enseigné comme désignant la clenche d'une porte ou un interrupteur électrique, ne pourra jamais désigner autre chose, comme un "bouton"