Les qualités courtoises d’Yvain se caractérisent avant tout par la grande charité et la grande générosité dont il fait preuve. Ce dernier dénonce les conditions de vie et de travail des pucelles dans le château de la Pire Aventure. En parlant des demoiselles exploitées, Yvain dit au Seigneur : «Ce qui n’est guère plaisant, […] c’est la maigreur, la pâleur et la souffrance qui émane de leur corps et de leur visage» (p.181). Par cette accumulation de termes analogues à de piètres conditions de vie, «maigreur», «pâleur», «souffrance», l’indignation d’Yvain est clairement illustrée, désignant ainsi ses qualités humaines et sa charité. Assoiffé de justice sociale, il cherche d’ailleurs à délivrer les pucelles exploitées. En ce sens, celui-ci dit au seigneur: «Toutefois, s’il vous plait, donnez-moi les prisonnières que vous détenez. Il a été convenu qu’elles devaient repartir libres.» (p.195). Le héros, d’un autre côté, montre sa générosité et sa grandeur d’âme par son refus de récompenses et ce, malgré les exploits qu’il accomplit. Il affirme d’ailleurs au seigneur du château : «Seigneur, je n’ai aucune prétention sur vos biens. Que Dieu m’en refuse la moindre part obtenue dans ces conditions et gardez votre fille!» (p.189). L’exclamation ici employée par Yvain montre qu’il réagit fort négativement à l’offre du seigneur, soulignant du même coup sa vive opposition à toute récompense proposée. Il dit aussi : «N’y voyez aucune marque de dédain et que mon refus ne vous chagrine pas, car je ne peux ni ne dois accepter cette proposition.» (p.195). Dans cet extrait, le chevalier décline poliment les récompenses offertes par le seigneur et prouve qu’il accomplit ses exploits par charité plutôt que par désir d’enrichissement personnel. En somme, le caractère généreux et charitable d’Yvain se traduit par sa défense des droits humains et son refus de récompenses, ce qui renforce ses qualités