Analyse Princesse de Cl ves 1
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Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves
Analyse du passage p. 129-131 « Après qu’on eut envoyé la lettre […] la fausse du vidame ».
Le passage qui nous intéressera est tiré de La Princesse de Clèves, roman publié anonymement en 1678 par Madame de Lafayette. Madame de Lafayette fait partie de la cour du roi Louis XIV mais inscrit la fiction du roman dans la cour du roi Henri II.
Une lettre d’amour de Mme de Thémines adressée au Vidame de Chartres a fait l’objet d’un malentendu : Madame de Clèves, pensant qu’elle était destinée à son amant M. de Nemours, a pensé que ce dernier avait une liaison avec cette femme et en devint jalouse. Ce passage suit directement la révélation faite par M. de Nemours quant à cette lettre. Mme de Clèves connaissant désormais la vérité, se livre à une réflexion sur ses états d’âmes passés tout en s’interrogeant sur le devenir de sa relation avec M. de Nemours.
Nous nous attarderons tout d’abord sur l’opposition entre les deux âmes qui se sont succédés chez Mme de Clèves, opposition entre la veille et le jour-même. Puis, nous verrons comment cet épisode de la lettre, et surtout la crainte de la souffrance lui fait prendre une résolution ferme quant à sa relation avec M. De Nemours.
I. Il s’agira dans un premier temps de s’attarder sur les deux états d’âmes qui se sont succédés chez Mme de Clèves.
Il y a une opposition très claire entre le moment où Madame de Clèves n’a pas conscience de la vérité de la lettre et celui où elle en a la connaissance. Deux états d’esprit s’opposent : la jalousie éprouvée la veille et la paix retrouvée ce jour-là. Nous observons une figure d’insistance, le parallélisme, dans la citation suivante: “la prodigieuse différence de l’état où elle était le soir, d’avec celui où elle se trouvait alors” (p.129,l. 392-394). Les termes « le soir » et « alors » nous montrent cette différence entre le moment passé et le moment présent. Tout se passe comme si elle se