Le poème de Pierre de Ronsard met de l’avant le caractère éphémère de la vie. Par la métaphore filée de la rose qui sous-tend tout son poème, il signale entre autres le caractère éphémère de la beauté. D’abord, il compare la beauté de la rose à celle de sa maîtresse : « Les plis de sa robe pourprée / Et son teint au vôtre pareil. » Par cette comparaison, il souligne l’éclat et la vitalité du teint de celle qu’il aime. Par contre, il a tôt fait de mettre cette dernière en garde : sa beauté ne durera pas. L’antithèse « Puisqu’une telle fleur ne dure / Que du matin jusques au soir! » indique la rapidité du temps qui passe grâce à l’opposition entre le « matin » et le « soir ». Ronsard évoque ainsi que le temps flétrit tout être vivant, une rose comme une femme. Le poète insiste alors sur un autre aspect éphémère de la vie : la jeunesse. En effet, la présence de nombreuses phrases exclamatives (« Las! », « ses beautés laissé choir! », « Que du matin jusques au soir! ») accentue l’amertume et la colère du poète lorsqu’il partage son constat. La femme qu’il aime, comme la rose, ne demeurera pas fraîche et jeune toute sa vie. La répétition du verbe à l’impératif présent dans la dernière strophe révèle quant à elle l’importance de profiter de sa jeunesse au moment où celle-ci est toujours présente et marque l’empressement de Ronsard dans sa demande : « Cueillez, cueillez votre jeunesse ». La métaphore de la cueillette rappelle bien sûr l’image de la rose, belle et jeune seulement le temps d’un