Pont mirabeau - analyse linéairevendredi 1 avril 2022
Sous le pont mirabeau - commentaire linéaire
« Sous le Pont Mirabeau » est le troisième poème du recueil Alcools, paru pour la première fois en 1912 dans Les Soirées de Paris. Il fait discrètement référence à sa rupture amoureuse avec la peintre Marie Laurencin.

En quoi ce poème s’inscrit-il dans une tradition lyrique ?

Prosodie

Les strophes sont régulières, mais comme tous les poèmes du recueil, sans ponctuation. On remarque que les …afficher plus de contenu…

Le premier présent se situe hors du temps (atemporel), le second renvoie au temps de l’énonciation. Il entre en relation avec un imparfait qui, lui, renvoie au temps des souvenirs.

Trois évocations du temps s’imbriquent dès la première strophe, un temps long, éternel, celui de l’eau qui coule sous le pont, un temps présent, celui de la tristesse et de la mélancolie, et le temps du souvenir où se mêlent joie et peine (l’imparfait), l’espoir d’un retour ou d’un « revivre ».

La première personne du pluriel peut être interprétée de deux manières : soit le poète se parle à lui-même, soit il inclut dans sa plainte un être absent, l’amour perdu, celui de Marie …afficher plus de contenu…

la nuit : sens métaphorique ? (la mort, l’oubli)

l’heure : sens métaphorique ? (le destin, l’heure de mourir ?)

La cadence du refrain est mineure (décroissante) : 4/3 - 4/3. Cette décroissance entre en correspondance avec le thème de la fixité (« Je demeure ») : être saisi par la mélancolie et le spectacle de la fuite du temps.

Le temps continue d’être associé au mouvement de l’eau. Les jours s’en vont comme l’eau sous le pont. Ce mouvement incessant entre en opposition avec l’immobilité du poète : je demeure.

Cette immobilité pourrait être à la fois physique et psychologique. Immobile sur le pont, mais aussi immobile dans sa douleur. Il aimerait sans doute, comme annoncé dans la première strophe, que la joie vienne après la