analyse
Lors d'une de ses promenades crépusculaires et quotidiennes, Viane fait une rencontre frappante, en effet "A sa vue, il s'arrêta net, comme figé; la personne, qui venait en sens inverse, avait passé près de lui. Ce fut une secousse, une apparition." Cette apparition, à la manière de celle de Madame Arnoux dans L'Education sentimentale de Flaubert, sera fatale pour le personnage. En effet, ce dernier voit alors en cette femme, qui répond au nom de Jane Scott et apparue devant lui comme un "songe", la réplique fidèle de sa propre femme défunte.
L'admiration que le personnage voue à Jane Scott l'entraîne vers une chute profonde et douloureuse des prises de conscience de la vanité humaine, du mensonge, des chimères de la vie. Jane Scott, actrice de métier, se laisse entretenir par le fidèle Hugues Viane aveuglé par son illusion et sourd aux rumeurs qui commencent à courir sur son compte dans la ville pieuse, dont les béguinages sont si célèbresà cette époque.
L'auteur, dans le chapitre VIII, se plaît à décrire le "visage de Croyante" de Bruges, visage contrastant avec la mine moqueuse et hypocrite de l'actrice; il offre au lecteur la description de la pieuse servante de Viane, Barbe, qui s'inquiète pour son maître "en état de péché mortel" et qui juge nécessaire de prendre conseil auprès d'un prêtre.
Cet entrelacement de la Ville, représentante à la fois de l'âme du héros, mais aussi de sa